3747m… Je sais pas vous, mais se dire qu’on peut randonner jusqu’à une telle altitude sans matériel d’alpinisme, ça fait rêver. Pour ma part, je n’avais jamais fait une telle randonnée. 3747m, c’est donc l’altitude de l’Aiguille de la Grande Sassière, ce qui en fait la plus haute randonnée française. Décidé tardivement, je me suis lancé à son ascension en ce 15 août et je me souviendrai toute ma vie de cette journée.
L’Aiguille de la Grande Sassière, brève présentation
3747m, c’est donc son altitude. Située dans le massif des Alpes Grées, l’Aiguille de la Grande Sassière est le 4ème sommet le plus élevé de Savoie, derrière la Grande Casse (3855m), le Mont Pourri (3779m) et la Pointe de Charbonnel (3752m).
Avec cette altitude, elle revendique donc le titre de randonnée la plus haute de France. Même si officiellement, il ne s’agit pas d’une randonnée balisée et répertoriée.
Accéder au parking du Saut, point de départ de la randonnée
Il faut dans un premier temps rejoindre Moutiers, puis Bourg St Maurice et ensuite la direction de Val d’Isère et du Col de l’Iseran. Une fois passé le Lac du Chevril, prendre la route qui monte à gauche juste après le Tunnel du Saut, en direction du Villaret du Nial. Attention, la route est très étroite et c’est pas toujours facile de se croiser… Se garer au pied du barrage (parking souvent saturé) qui fera aussi office de bivouac pour ma part.
Les informations essentielles
- Niveau de difficulté : on est là en haute montagne avec tout ce que cela implique. Altitude, conditions météos changeantes, etc. Ce qui font que cette randonnée n’est pas accessible à tout le monde. Il faut s’entraîner et être bien chaussé. A part 2 passages délicats, pas de difficultés techniques à signaler.
- Altitude maximale : 3747m
- Dénivelé : avec un départ à 2280m, il y a environ 1500m. Mon appli « santé » m’a donné un équivalent de 371 étages à gravir !!
- Distance : A/R, environ 15 km
- Temps de parcours : J’ai mis un peu moins de 3h pour atteindre le sommet et environ 1h50 pour descendre, mais il faut tabler sur environ 6h en comptant le temps passé au sommet
- Période idéale pour faire cette randonnée : compte tenu de l’altitude et des conditions météo, attendre la mi-août sous peine de devoir se servir d’équipements comme piolet et crampons. Regarder la webcam de Tovière de Tignes pour avoir une idée des conditions au sommet.
- Carte IGN : TOP 25-3532 ET « Les Arcs, la Plagne Parc National de la Vanoise »
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Mon ascension de l’Aiguille de la Grande Sassière
14 août 2020. C’est en compagnie de Marjo ma chère et tendre, Lucille et Laurent, des amis que je découvre celle que je devrai gravir le lendemain matin… Elle en impose quand même !! Nous faisons la balade du Lac de la Sassière et j’ai tout loisir de l’admirer et de l’appréhender… C’est marrant car d’en bas, elle ne fait pas si haute que ça…
Nous prenons soin de repérer le départ de la randonnée. 3 grosses pierres en bord de route juste au dessus du parking marquent le départ…
Le soir, lors de notre bivouac, j’admire encore sa pointe et se dire que demain je serai là haut, ça fait quand même bizarre.
15 août, 5h du matin. Visiblement mes voisins n’ont pas de notion de savoir vivre et parlent comme si on était sur la place du marché à 11h du matin !! Du coup, j’en profite pour sortir de la tente et prendre quelques photos de cette magnifique nuit étoilée. La nuit est encore bien présente et je devine déjà au loin de nombreuses lampes frontales, signe que beaucoup sont partis très tôt. Pour ma part, ne connaissant pas, je préfère attendre que le jour se lève.
15 août, 6h35. Ça caille ce matin !! Après une bonne tisane bien chaude, avec Marjo nous levons le camp, direction l’ascension. Nous profitons des premiers hectomètres à travers champs pour profiter de la vue sur les montagnes qui s’illuminent avec les rayons de soleil. La Grande Motte, le Dôme de la Sache et le Mont Pourri ont revêtu leurs habit de lumière pour l’occasion.
D’un coup, les verts pâturages laissent la place au minéral et aux roches friables et glissantes. Les Edelweiss sont nombreux, c’est magnifique. C’est ici que malheureusement Marjo me laissera continuer seul, mais c’est pas grave, nous reviendrons et cette fois elle m’accompagnera au sommet.
C’est donc seul que je continue mon périple. Le chemin continue à s’élever et je me retrouve sur la crête, qu’il faudra suivre jusqu’au bout. Je ne suis pas seul et même carrément impressionné du monde !! Certes, c’est le 15 août mais pour une randonnée non balisée et avec ce niveau de difficulté, nous sommes nombreux…
Plus le chemin s’élève et plus l’objectif se rapproche, plus je trouve cette pyramide impressionnante et je me dis que la veille je l’ai peut être sous estimée. Il faut rester humble face à la montagne et cette immense pyramide se dressant devant moi est là pour me le rappeler. Je longe son glacier et au pied de l’ascension finale, je me dis « ah oui, il faut encore arriver là haut !!« . Je devine des gens au sommet mais ils paraissent tout petit…
15 août, 9h15. Ça y est, je suis au sommet !! Pas seul, mais je suis au sommet.
Que dire de la vue ? J’ai l’impression d’être sur le toit du monde. A 360° des montagnes à perte de vue. La Pierra Menta, le Mont Blanc, les Grandes Jorasses, le Grand Paradis, la Vanoise et même les Ecrins, c’est grandiose !!! Je suis surpris par la douceur des températures à cette altitude. Pas un brin de vent et le soleil qui est là pour nous réchauffer.